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Chapitre 25

La culture israélienne du "false flag"

Les Américains ont une longue pratique dans la fabrication des faux prétextes de guerre. On pourrait remonter à 1845 avec la guerre expansionniste contre le Mexique, déclenchée par des provocations américaines sur la zone contestée de la frontière avec le Texas (la rivière Nueces selon le Mexique, le Rio Grande selon les Texans) jusqu’à ce que des affrontements donnent au président James Polk (un Texan) l’occasion de déclarer que les Mexicains « ont envahi notre territoire et ont versé le sang américain sur le sol américain . » Après la guerre, un député du nom d’Abraham Lincoln fit reconnaître par le Congrès le caractère mensonger de ce casus belli. Par la suite, toutes les guerres entreprises par les États-Unis l’ont été sous de faux prétextes : l’explosion du USS Maine pour la guerre contre l’Espagne, le torpillage du Lusitania pour l’entrée dans la Première Guerre mondiale, Pearl Harbor pour la seconde, et le Golfe du Tonkin pour l’embrasement du Nord-Vietnam. Cependant, seule l’explosion du USS Maine, qui fit peu de morts, relève à proprement parler du stratagème false flag ; encore n’est-ce pas certain.


En revanche, c’est un fait qu’Israël a un passé chargé et une grande expertise des attaques et attentats sous faux drapeaux. Une histoire mondiale de ce stratagème devrait sans doute consacrer la moitié de ses pages à Israël, pourtant la plus jeune des nations modernes. Le pli a été pris avant même la création d’Israël, avec l’attentat du King David Hotel, quartier-général des autorités britanniques à Jérusalem. Le 22 juillet 1946 au matin, six terroristes de l’Irgun (la milice terroriste commandée par Menachem Begin, futur premier ministre) habillés en Arabes pénètrent dans le bâtiment et déposent autour du pillier central du bâtiment 225 kg d’explosifs cachés dans des bidons de lait, tandis que d’autres miliciens de l’Irgun répandent des explosifs le long des routes d’accès à l’hôtel pour empêcher l’arrivée des secours. Quand un officier britannique se montre suspicieux, une fusillade éclate dans l’hôtel et les membres du commando s’enfuient en allumant les explosifs. L’explosion tua 91 personnes, majoritairement des Britanniques, mais aussi 15 juifs.


Le stratagème fut répété en Égypte durant l’été 1954, avec l’Opération Susannah montée par Ben Gourion et le chef du Renseignement militaire (Aman) Benjamin Givli, dans le but de compromettre le retrait des Britanniques du Canal de Suez exigé par le colonel Abdul Gamal Nasser avec le soutien du président Eisenhower. Des juifs égyptiens entraînés en Israël perpétrèrent contre des cibles britanniques plusieurs attentats à la bombe qui furent mis sur le compte des Frères musulmans, de sorte à décrédibiliser Nasser aux yeux des Britanniques et générer l’antipathie des Américains contre l’Égypte. La détonation accidentelle d’un des engins explosifs permit de démasquer le complot. Le ministre de la Défense Pinhas Lavon fut tenu responsable, bien qu’il rejetât la faute sur le colonel Benjamin Givli, chef du Renseignement militaire (Aman). Un télégramme secret de Givli aujourd’hui déclassifié confirme sa responsabilité : « Notre but est de briser la confiance de l’Occident dans le régime égyptien existant. Les actions devraient causer des arrestations, des manifestations, et des expressions de vengeance. L’origine israélienne doit être totalement secrète, tandis que l’attention doit être détournée sur de tous autres facteurs. Le but est d’empêcher l’aide économique et militaire de l’Occident vers l’Égypte . »


Ce scandale, connu comme « l’Affaire Lavon », fut largement minimisé dans les médias israéliens et américains, et ce n’est qu’en 2005, plus de cinquante ans après, que l’État israélien reconnut publiquement sa responsabilité. À l’époque, Ben Gourion s’était provisoirement retiré et avait confié sa place de premier ministre à Moshe Sharett, déjà ministre des Affaires étrangères, et celle de ministre de la Défense à Pinhas Lavon. Ces deux hommes incarnaient deux visions conflictuelles d’Israël. Sharett prônait un sionisme modéré respectueux des règles internationales, tandis que Lavon, tout comme Moshe Dayan et Shimon Peres, autres protégés de Ben Gourion, incarnait à ses yeux un sionisme dangereusement extrémiste. Lavon, écrit-il dans son journal en 1955, « a toujours prêché des actes de folie et enseigné aux chefs de l’armée la leçon diabolique de comment enflammer le Moyen Orient, comment causer des tensions, causer des confrontations sanglantes, saboter des cibles et des propriété des Puissances [occidentales] et des actes de désespoir et de suicide . » Sharett inclut Shimon Peres dans la même condamnation : « il veut terroriser l’Occident pour l’amener à souternir les buts d’Israël . » De celui qui deviendra finalement président d’Israël à 84 ans, Sharett écrivit en 1957 : « J’ai déjà dit que je rejette totalement et entièrement Peres et considère son ascension comme une disgrâce maligne et immorale . » Livia Rokach, fille du maire de Tel Aviv Israel Rokach, qui dévoile ces propos dans Israel’s Sacred Terrorism (1980), reproche à Sharett de ne pas les avoir tenus publiquement ; eût-il alerté les citoyens israéliens par un débat public, peut-être aurait-il pu empêcher la victoire définitive du sionisme le plus militariste, adepte de la manipulation et de la trahison systématique dans les relations internationales et qui, selon le mot de Sharett, « élève le terrorisme au niveau d’un principe sacré . »


La plus célèbre et la plus calamiteuse des attaques israéliennes sous fausse bannière est celle du USS Liberty le 8 juin 1967, deux jours avant la fin de guerre des Six Jours. Par une journée ensoleillée, trois bombardiers Mirage banalisés et trois bateaux torpilleurs portant pavillon israélien bombardèrent, mitraillèrent et torpillèrent durant 75 minutes ce navire de la NSA non armé, stationné en eaux internationales et facilement reconnaissable, avec l’intention évidente de ne laisser aucun survivant, mitraillant même les canots de sauvetage. Ils ne cessèrent qu’à l’approche d’un navire espion soviétique, après avoir tué 34 membres de l’équipage, pour la plupart ingénieurs, techniciens et traducteurs. S’ils avaient réussi à couler le navire sans témoin, les Israéliens aurait attribué leur crime à l’Égypte, de sorte à entraîner les États-Unis dans la guerre aux côtés d’Israël. Démasquée, Israël invoqua une erreur de cible et offrit ses excuses et une indemnité financière. Lyndon Johnson s’en tint à cette thèse invraisemblable contredite par tous les survivants, sous le prétexte que « Je ne veux pas embarrasser notre allié », la raison d’État qui sera désormais l’excuse systématique du laissez-faire vis-àvis d’Israël. Selon Peter Hounam, auteur de Operation Cyanide: Why the Bombing of the USS Liberty Nearly Caused World War III (2003), l’attaque du Liberty avait été secrètement autorisée par la Maison Blanche, dans le cadre du projet Frontlet 615, « un arrangement politique secret en 1966 par lequel Israël et les USA avaient juré de détruire Nasser . » L’Égypte étant alors l’allié de l’URSS, c’est bien une guerre mondiale nucléaire qui était alors au programme. Le fait que les avions envoyés au secours du Liberty aient été rappelés par la Maison Blanche suggère que Johnson n’a pas seulement couvert les Israéliens après-coup, mais a comploté avec eux. Oliver Kirby, Deputy Director for Operations à la NSA à l’époque, a rapporté au journaliste John Crewdson du Chicago Tribune (2 octobre 2007) que les transcripts des communications des avions israéliens interceptées par la NSA et transmis à Washington immédiatement, ne laissaient aucun doute sur l’identité des attaquants, et sur le fait que ces derniers avaient identifié leur cible comme américaine avant de l’attaquer : « Je suis prêt à jurer sur une pile de bibles que nous savions qu’ils savaient [que le navire était américain] . »


La guerre des Six Jours fut le commencement d’une longue collaboration entre le Mossad et la CIA, dont James Angleton était la charnière. C’est lors d’une réunion le 30 mai 1967 à Washington que la CIA fournit au chef du Mossad Meir Amit les photos obtenues par satellites et avions espions, qui permirent à Israël de localiser précisément les armements égyptiens et de les détruire en six jours. En 1986, le Mossad a tenté de faire croire qu’une série d’ordres terroristes était transmise depuis la Libye à diverses ambassades libyennes dans le monde. Selon le renégat du Mossad Victor Ostrovsky (By Way of Deception, 1990), le Mossad utilisa un système spécial de communication nommé « Cheval de Troie » implanté par des commandos à l’intérieur du territoire ennemi. Le système agit comme station relais pour de fausses transmissions émises depuis un navire israélien et réémises instantanément sur une fréquence utilisée par l’État libyen. Ainsi que le Mossad l’avait espéré, la NSA capta et déchiffra les transmissions, qui furent interprétées comme une preuve que les Libyens soutenaient le terrorisme, ce que des rapports du Mossad venaient opportunément confirmer. Israël comptait sur la promesse de Reagan de représailles contre tout pays surpris en flagrant délit de soutien au terrorisme. Les Américains tombèrent dans le piège et entraînèrent avec eux les Britanniques et les Allemands : le 14 avril 1986, cent soixante avions américains lâchèrent plus de soixante tonnes de bombes sur la Libye, ciblant principalement les aéroports et les bases militaires. Parmi les victimes civiles du coté libyen se trouvait la fille adoptive de Kadhafi, âgée de quatre ans. La frappe fit capoter un accord pour la libération des otages américains détenus au Liban, ce qui permettait de conserver le Hezbollah comme ennemi numéro un aux yeux de l’Occident.


La capacité de manipulation du Mossad à cette époque peut encore être illustrée par deux histoires analysées par Thomas Gordon, son meilleur historien. Le 17 avril 1986, une jeune irlandaise du nom d’Ann-Marie Murphy embarque, à son insue, 1,5 kilos de Semtex dans un vol Londres-Tel-Aviv. Son fiancé, un Pakistanais du nom de Nezar Hindaoui, est arrêté alors qu’il tente de se réfugier à l’ambassade de Syrie. Tous deux ont en fait été manipulés par le Mossad, qui obtient ainsi le résultat souhaité : le gouvernement Thatcher rompt ses relations diplomatiques avec la Syrie. Mais la manipulation est éventée en haut lieu (comme Jacques Chirac le confiera au Washington Times). En janvier 1987, le Palestinien Ismaïl Sowan, une taupe du Mossad ayant infiltré l’OLP, se voit confié, par un inconnu soit-disant envoyé par son chef à l’OLP, deux valises bourrées d’armes et d’explosifs. Ismaïl en fait part à ses contacts au Mossad, qui lui font faire un aller-retour à Tel-Aviv, puis le dénonce à Scotland Yard comme suspect dans un projet d’attentat islamiste à Londres. Ismaïl est cueilli à son retour à l’aéroport d’Heathrow et inculpé sur la base des armes trouvées chez lui. Résultat : le Mossad rentre dans les faveurs du gouvernement Thatcher. Après l’attentat du 26 février 1993 contre le WTC, le FBI arrêta le Palestinien Ahmed Ajaj et l’identifia comme un terroriste lié au Hamas, mais le journal israélien Kol Ha’ir démontra qu’Ajaj n’avait jamais été mêlé au Hamas ou l’OLP. Selon le journaliste Robert Friedman, auteur d’un article dans The Village Voice le 3 août 1993, Ajaj n’était en réalité qu’un petit escroc arrêté en 1988 pour fabrication de faux dollars, condamné à deux ans et demi de prison et libéré au bout d’un an après un marché avec le Mossad, pour le compte duquel il devait infiltrer les groupes palestiniens. À sa libération, Ajaj subit un sheep-dipping classique en étant à nouveau brièvement emprisonné, cette fois pour avoir tenté de passer des armes en Cisjordanie pour le Fatah. On a donc, avec l’attentat de 1993 contre le WTC, un précédent et prototype du 11-Septembre, dans lequel la responsabilité d’Israël et sa volonté de faire accuser les Palestiniens sont démontrées.


Il est intéressant de noter ce qu’écrivit Philip Zelikow avec John Deutch en décembre 1998 dans un article de Foreign Affairs intitulé « Catastrophic Terrorism », imaginant à propos de cet attentat de 1993 que la bombe fût nucléaire, et évoquant déjà un nouveau Pearl Harbor : « Un tel acte de ‘terrorisme catastrophique’ qui tuerait des milliers ou des dizaines de milliers et affecteraient les nécessités vitales de centaines de milliers, peut-être de millions, serait un point de non-retour dans l’histoire des États-Unis. Il pourrait provoquer des pertes humaines et matérielles sans précédent en temps de paix et réduirait à néant le sentiment de sécurité de l’Amérique à l’intérieur de ses frontières, d’une manière similaire au test atomique des Soviétique en 1949, ou peut-être pire. […]. Comme Pearl Harbor, cet événement diviserait notre histoire entre un avant et un après. Les Etats-Unis pourraient répondre par des mesures draconniennes, en réduisant les libertés individuelles, en autorisant une surveillance plus étroite des citoyens, l’arrestation des suspects et l’emploi de la force létale . »


Le 12 janvier 2000, selon l’hebdomadaire indien The Week, des officiers des Renseignements indiens ont arrêté à l’aéroport de Calcutta onze prêcheurs islamistes qui s’apprêtaient à embarquer sur un vol à destination du Bengladesh. Ils étaient soupçonnés d’appartenir à Al-Qaïda et de vouloir détourner l’avion. Ils se présentèrent comme des Afghans ayant séjourné en Iran avant de passer deux mois en Inde pour prêcher l’islam. Mais on découvrit qu’ils possédaient tous des passeports israéliens. L’officier des services de Renseignement indien déclara à The Week que Tel Aviv « exerted considerable pressure » sur New Delhi pour les faire libérer.


Le 12 octobre 2000, dans les dernières semaines du mandat de Clinton, le destroyer USS Cole, en route vers le Golfe persique, reçoit l’ordre depuis son port d’attache de Norfolk de faire le plein dans le port d’Aden au Yémen, une procédure inhabituelle puisque ces destroyers sont généralement approvisionnés en mer par un pétrolier de la Navy. Le commandant du navire exprima sa surprise et son inquiétude : le Cole avait fait récemment le plein à l’entrée du Canal de Suez, et le Yémen est une zone hostile. Le Cole était en manœuvre d’amarrage lorsqu’il fut abordé par un dinghy destiné apparemment à l’évacuation des poubelles, qui explosa contre sa coque, tuant 17 marins et en blessant 50. Les deux « kamikazes » pilotant l’embarcation périrent aussi dans cet « attentat-suicide ». L’attaque fut aussitôt attribuée à Al-Qaïda, bien que Ben Laden ne l’ait pas revendiquée et que les Talibans nièrent que leur « hôte » ait pu être impliqué. L’accusation donna aux États-Unis un prétexte pour forcer le président yéménite Ali Abdullah Saleh à coopérer à la lutte contre l’islamisme anti-impérialiste, en fermant pour commencer treize camps paramilitaires sur son territoire. En plus de cela, quelques semaines avant les élections, l’attentat fut l’October Surprise qui porta Bush au pouvoir.


John O’Neill fut chargé de l’enquête. Au FBI depuis vingt ans, spécialiste expérimenté du contre-terrorisme, il avait déjà enquêté en 1993 sur l’attentat à la bombe au WTC. Son équipe en vint à soupçonner Israël d’avoir tiré un missile depuis un sous-marin : le trou était en effet indicatif d’une charge perforante et inexplicable par la seule explosion du dinghy. Les soupçons étaient partagés par le président Saleh, qui évoqua dans une interview à Newsweek la possibilité que l’attaque soit due à Israël, « essayant de nuire aux relations USA-Yémen . » O’Neill et son équipe subirent l’hostilité de l’ambassadrice américaine Barbara Bodine. Ils se virent interdire de plonger pour inspecter les dégâts. Finalement, profitant de leur retour à New York pour Thanksgiving, Bodine leur refusa l’entrée au Yémen. Les membres de l’équipage du Cole se virent ordonner de ne parler de l’attentat qu’au Naval Criminal Investigative Service (NCIS). En juillet 2001, O’Neill démissionna du FBI. Il se vit peu après offrir un poste de responsable de la sécurité au WTC, qu’il devait assurer à partir du 11 septembre 2001. Son corps fut retrouvé dans les décombres du WTC, après qu’il ait disparu depuis deux jours. Quant à Barbara Bodine, elle intégrera en 2003 l’équipe corrompue de la Coalition Provisional Authority (CPA) de Baghdad.


Signalons enfin que de forts soupçons pèsent sur Israël dans l’attentat contre le vol TWA 800 qui s’écrasa au large de New York le 17 juillet 1996, tuant 230 personnes. Plus de cent-cinquante témoins ont rapporté avoir vu un ou deux objets brillants de type fusée éclairante percuter l’avion. Aussitôt le LAP (Lohamma Psichologit, département de guerre psychologique du Mossad) lance une vigoureuse campagne de désinformation pour suggérer l’hypothèse d’un attentat ourdi par l’Iran ou l’Irak. Le Times londonien du 23 juillet cite même « un officier du Mossad qui surveillait les groupes terroristes du Moyen Orient  » qui declare avoir mis en garde les Américains sur des projets d’attentats islamiques. Puis, le 25 août, le même journal évoque des missiles terre-air Stinger importés secrètement depuis l’Iran et révèle que des informateurs iraniens « prétendent qu’un groupe intégriste égyptien soutenu par l’Iran était responsable de la contrebande d’armes du Canada vers les Etats-Unis . » L’enquêteur principal du FBI, James K. Kallstrom, devait finalement écarter cette hypothèse, non sans pester en privé (selon Gordon Thomas) contre « ces fumiers de Tel-Aviv, qui nous ont fait perdre tant de temps. […] Ils nous ont obligés à démentir une par une toutes les fausses infos qu’ils ont semées dans les médias . » Mais il décide simultanément d’ignorer les témoignages de missiles, ainsi que la proximité suspecte d’un bateau jamais identifié d’où ils auraient pu partir, et conclut finalement à l’accident. La piste des missiles menait-elle à Israël plutôt qu’à l’Iran, ce qui aurait obligé l’administration américaine à « embarrasser son allié » ? De plus, le Mossad avait couvert ses arrières en prévenant les services américains d’une menace islamique. La technique est classique : pareillement, on apprenait 5 jours après le 11-Septembre, par le Daily Telegraph de Londres, qu’en août 2001 deux officiers du Mossad se rendirent à Washington « pour alerter le FBI et la CIA de l’existence d’une cellule comptant pas moins de 200 terroristes en train de préparer une grosse opération. Ils n’avaient pas d’information spécifique sur ce qui était planifié mais ont relié le complot à Oussama Ben Laden et ont dit aux officiers américains qu’il y avait de bonnes raisons de suspecter une implication de l’Irak . » C’était à l’époque où 200 espions israéliens au moins opéraient sur le sol américain.

Si le Mossad fabrique de faux attentats islamiques contre son allié américain, on n’est pas surpris qu’en août 1983, il ne l’ait pas averti d’un vrai attentat dont il avait préconnaissance. En août 1983, des agents du Mossad avaient repéré à Beyrouth un camion Mercedes contenant une demie tonne d’explosifs, mais ne transmirent pas l’information à la CIA. Le 23 octobre, ils purent observer le camion piégé s’élancer contre le QG du huitième bataillon des marines, pour y faire 241 morts.

Le reporter britannique Robert Fisk de The Independent a attiré l’attention sur les faux attentats islamiques perpétrés en Irak pour exacerber les tensions. Fin septembre 2005, par exemple, deux hommes d’apparence arabo-musulmane, arrêtés après avoir forcé un barrage de police avec des armes, explosifs et détonateurs dans leur voiture, s’avèrent être des agents secrets britanniques. À peine incarcérés, ils furent libérés par des chars anglais qui laminèrent la prison. La même année, une jeune recrue de la police irakienne se voit confié une voiture et un téléphone portable, avec pour mission de  stationner près d’une mosquée puis d’appeler un numéro donné. N’obtenant pas de liaison, il sort de son véhicule pour chercher un réseau. Dès qu’il obtient une connexion, sa voiture explose.

James Jesus Angleton dirigeait la Counterintelligence Division de la CIA depuis sa nomination par Dulles en 1954 jusqu’à son renvoi par Colby en 1974. Ayant survécu comme Helms à la purge de 1961, il joua un rôle important dans le cover-up de l’assassinat de Kennedy, en tant que liaison avec la Commission Warren. Soupçonné dans les années 70 d’être un espion soviétique, Angleton est considéré par d’autres comme un agent d’Israël, à qui il rendit d’importants services depuis la guerre des Six Jours. Après sa mort en 1987, plusieurs plaques en son honneur furent inaugurées en Israël. C’est lui qui, après le meurtre de Mary Pinchot Meyer, fit disparaître son journal, dont il avait connaissance par sa femme Cicely, une amie de Mary.

Le paquebot transatlantique RMS Lusitania fut torpillé le 7 mai 1915 par les Allemands, alors qu’il bravait les menaces allemandes et naviguant dans une zone de guerre. C’est sous le slogan « Remember the Lusitania » que le président Woodrow Wilson mobilisa ensuite l’opinion américaine en faveur de l’entrée en guerre. Le fait qu’une seule torpille ait suffi à couler le navire en quinze minutes suscite des questions. Dans ses Intimate Papers, le colonel Mendel Edward House, conseiller de Wilson, rapporte une conversation qu’il eut peu avant avec le Foreign Secretary britannique Edward Grey (qui deviendra en 1919 ambassadeur aux Etats-Unis). « Que feraient les Américains si les Allemands coulait un transatlantique avec des passagers américains à bord ? » demanda Grey. House lui répondit : « Je pense qu’un feu d’indignation balaierait les États-Unis et que cela suffirait à nous entraîner dans la guerre . »

Isser Harel, fondateur des services secrets israéliens (Shaï en 1944, Shin Bet en 1948, et Mossad jusqu’en 1963), aurait prédit au chrétien sioniste Michael Evans en 1980 que le terrorisme islamique finirait par frapper l’Amérique. « Dans la théologie islamique, aurait précisé Harel, le symbole phallique est très important. Votre plus gros symbole phallique est New York City et le plus haut bâtiment sera le symbole phallique qu'ils frapperont . » En racontant cet entretien dans une interview avec Deborath Calwell en 2004, Evans, auteur de The American Prophecies, Terrorism and Mid-East Conflict Reveal a Nation’s Destiny, espère faire passer Harel pour un prophète. Il est plus raisonnable d’y voir l’indice que le 11-Septembre est une idée qui mûrissait depuis 30 ans au sein de l’État profond israélien,

50 ANS D'ETAT PROFOND

de l'assassinat de Kennedy au 11-Septembre

(comparaison et perspective)  

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​"Une pilule rouge pour Forrest Gump"​ â€‹â€‹ 

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