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Chapitre 23

Discours et miroirs

L’ouvrage publié en 2007 par John Mearsheimer et Stephen Walt, Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique américaine en exposant l’influence considérable des groupes d’influence pro-Israël, dont le plus ancien est la Zionist Organization of America et le plus influent depuis les années 70, l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC). « Nous pensons, écrivent les auteurs, que les activités du lobby sont la principale raison pour laquelle les États-Unis poursuivent au Moyen-Orient une politique dénuée de cohérence, stratégique ou morale. » La thèse des auteurs est incomplète, car ils n’évoquent pas le rôle joué à l’intérieur même de l’appareil d’État par les néoconservateurs, qui forment l’autre bras d’une tenaille dont les États-Unis sont maintenant prisonniers.


Les deux forces que constituent les crypto-sionistes infiltrés dans le gouvernement et la pression externe du lobby pro-Israël agissent dans une collusion parfois criminelle, comme l’illustre l’inculpation en 2005 de Larry Franklin, membre de l’Office of Special Plans travaillant sous Douglas Feith, pour avoir transmis des documents classés secret-défense à deux responsables de l’AIPAC, Steven Rosen et Keith Weissman, qui les transmirent à leur tour à un haut fonctionnaire d’Israël. Franklin fut condamné à treize ans de prison (réduits par la suite à dix ans d’assignation à résidence), tandis que Rosen et Weissman furent acquittés. La plupart des néoconservateurs sont membres actifs du second lobby pro-Israël le plus puissant, le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA), auquel adhère également Dick Cheney, Ahmed Chalabi et d’autres membres de la caballe ayant fomenté l’invasion de l’Irak. Le JINSA a été fondé en 1976 par des militaires, intellectuels et politiciens américains, avec parmi ses buts affichés « d’informer la communauté de la Défense et des Affaires étrangères américaines au sujet d’un rôle important qu’Israël peut jouer, et joue, en renforçant les intérêts démocratiques dans la Méditerranée et le Moyen Orient . » Colin Powell, selon sa biographe Karen DeYoung, pestait en privé contre le « petit gouvernement séparé » composé de « Wolfowitz, Libby, Feith, et le bureau de la Gestapo de Feith », qu’il nommait aussi « la bande du JINSA  ».


En 2011, son ancien Chief of Staff Lawrence Wilkerson dénonça ouvertement la duplicité des néoconservateurs tels que David Wurmser et Douglas Feith, qu’il considérait comme virtuellement des « membres encartés du Likoud. » « Je me suis souvent demandé si leur allegiance première allait à leur propre pays ou à Israël. C’est ce qui me troublait le plus, parce qu’il y avait tant de choses dans ce qu’ils disaient et faisaient qui semblaient refléter davantage l’intérêt d’Israël que le nôtre . » De fait, un nombre significatif de néoconservateurs sont citoyens israéliens, ont de la famille en Israël ou y ont résidé eux-mêmes. Certains sont ouvertement proches du Likoud, le parti nationaliste au pouvoir en Israël, et plusieurs ont même été officiellement conseillers de Benyamin Netanyahou. Nombre d’entre eux sont régulièrement félicités par la presse israélienne pour leur action en faveur d’Israël, comme Paul Wolfowitz, nominé « Man of the Year » par le très pro-Likoud Jerusalem Post en 2003.


La duplicité des néoconservateurs est rendue manifeste par un document dont la teneur a été révélée en 2008 par des auteurs tels que James Petras ou Stephen Sniegoski (voir bibliographie). Il s’agit d’un rapport publié en 1996 par le think tank israélien Institute for Advanced Strategic and Political Studies, intitulé A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm, et adressé au nouveau chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahou. L’équipe responsable de ce rapport était dirigée par Richard Perle et incluait Douglas Feith, David Wurmser et son épouse israélienne Meyrav Wurmser. Perle remit ce rapport en main propre à Netanyahou le 8 juillet 1996. Or la même année, ces hommes signaient aux États-Unis le manifeste fondateur du PNAC et, quatre ans plus tard, ils se positionneraient à des postes clés de la politique militaire et étrangère états-unienne. Comme son titre l’indique, le rapport Clean Break invite Netanyahou à rompre avec les Accords d’Oslo de 1993, qui engagent Israël à restituer les territoires occupés depuis 1967 et à démanteler les colonies illégales. Le nouveau Premier ministre devrait au contraire « consacrer toute l’énergie possible à la reconstruction du sionisme  » en réaffirmant le droit d’Israël sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza. « Notre revendication sur la terre — l’espoir auquel nous nous sommes agrippés pendant 2000 ans — est légitime et noble. [...] Seule l’acceptation inconditionnelle par les Arabes de nos droits, surtout dans leur dimension territoriale, ‘la paix pour la paix’ [par opposition implicite à la formule des accords d’Oslo, ‘la paix pour la terre’], constitue une base solide pour l’avenir . » Les auteurs de Clean Break engagent donc Netanyahou à adopter une politique d’annexion territoriale contraire non seulement à la position officielle des États-Unis et des Nations Unies depuis toujours, mais contraire également aux engagements publics d’Israël. Alors même qu’il signe en septembre 1999 la « feuille de route » devant aboutir à un État palestinien et poursuit dans cette voie au sommet de Camp David en juillet 2000, Netanyahou suit les conseils de Clean Break et travaille secrètement à saboter ce processus. Il l’avouera en 2001 dans une entrevue privée filmée à son insu : « J’ai interprété les accords [d’Oslo] de telle manière qu’il sera possible de mettre fin à cet emballement pour les lignes d’armistice de 67. Comment nous l’avons fait? Personne n’avait défini précisément ce qu’étaient les zones militaires. Les zones militaires, j’ai dit, sont des zones de sécurité ; ainsi, pour ma part, la vallée du Jourdain est une zone militaire. »


Les recommandations des auteurs de Clean Break au gouvernement israélien de saboter le processus de paix en Palestine s’intègrent dans un plan plus vaste devant permettre à Israël de « shape its strategic environment, » en commençant par « retirer Saddam Hussein du pouvoir en Irak , » puis en affaiblissant la Syrie et le Liban, et finalement l’Iran. Lorsque ces auteurs seront installés aux postes clés de l’administration américaine, ils s’arrangeront pour que les États-Unis implémentent eux-mêmes ce programme, sans qu’Israël ait à verser la moindre goutte de sang. S’il y a des différences entre le rapport Clean Break écrit pour le gouvernement israélien en 1996 et le rapport Rebuilding America’s Defenses écrit par les mêmes pour le gouvernement états-unien en 2000, ce n’est pas dans le programme, mais dans les raisons avancées. Premièrement, Clean Break ne présente pas l’Irak comme une menace, mais au contraire comme le maillon faible des ennemis d’Israël, le moins dangereux et le plus facile à briser. Dans un document faisant suite à Clean Break et intitulé Coping with Crumbling States: A Western and Israeli Balance of Power Strategy for the Levant, les mêmes auteurs soulignent la fragilitée des États du Moyen Orient, et en particulier de l’Irak : « L’unité résiduelle de la nation est une illusion projetée par l’extrême répression de l’État . » C’est donc la même action qui est conseillée à Israël et aux États-Unis, mais pour des raisons opposées. La faiblesse de l’Irak, qui est pour Israël la raison de l’attaquer en premier, ne constitue pas une raison valable pour les États-Unis : on présente donc l’Irak aux Américains comme une menace mortelle pour leur pays. Netanyahou signera lui-même un article dans le Wall Street Journal en septembre 2002, sous le titre « The Case for Toppling Saddam », décrivant Saddam comme « un dictateur qui est en train de développer rapidement son arsenal d’armes biologiques et chimiques, qui a utilisé ces armes de destruction massive contre ses sujets et ses voisins, et qui essaie fièvreusement d’obtenir des armes nucléaires . » Mais rien d’une telle menace n’est mentionné dans les documents israéliens internes, qui ne font pas davantage état d’une quelconque connexion de l’Irak avec Al-Qaïda, ni d’ailleurs d’Al-Qaïda en général. Le regard porté sur l’Irak dans Clean Break est réaliste : lorsque sera lancée l’invasion de l’Irak, ce pays aura été ruiné par une décennie de sanctions économiques qui n’auront pas seulement réduit à néant l’efficacité de son armée, mais également détruit son système éducatif et son système de santé, coûtant la vie, selon l’UNICEF, à un demi-million d’enfants. Il s’ensuit que, par contraste, le discours des mêmes auteurs à destination des États-Unis relève de la propagande mensongère. 


Deuxième différence fondamentale entre la stratégie conseillée aux Israéliens et la propagande vendue aux Américains par les mêmes auteurs : tandis que la seconde met en avant, d’une part, l’intérêt sécuritaire des États-Unis, d’autre part, le noble idéal de répandre la démocratie au Moyen Orient, la première ignore ces deux thèmes. Les bouleversements envisagés par les auteurs de Clean Break ne sont censés apporter aucun bienfait au monde arabe. Au contraire, l’objectif est clairement d’affaiblir les ennemis d’Israël en aiguisant les conflits ethniques, religieux et territoriaux entre les pays et à l’intérieur de chaque pays. Après la chute de Saddam, prévoit Coping with Crumbling States, l’Irak sera « déchiré par les politiques des seigneurs de guerre, des tribus, des clans, des sectes, et des grandes familles , »  pour le plus grand bénéfice d’Israël. Ce que recommande d’ailleurs Clean Break pour l’Irak n’est nullement la démocratie mais la restauration d’une monarchie pro-occidentale. Un tel objectif était évidemment inadmissible pour les Américains, mais l’objectif accompli à la place par Lewis Paul Bremer à la tête de la Coalition Provisional Authority (CPA) en 2003, à savoir la destruction des infrastructures militaires et civiles au nom de la « dé-baassification », fut un succès du point de vue du Likoud. Mieux encore : en dissolvant l’armée, Bremer a fourni à la résistance un réservoir de quelques 400 000 militaires en colère, garantissant le chaos pour quelques années. Daniel Pipes a beau jeu d’écrire, trois ans après l’invasion de l’Irak : « On ne doit pas perdre de vue le bénéfice d’avoir éliminé le règne de Saddam, en se lamentant de n’avoir pas réussi à créé un nouvel Irak . » Et d’ailleurs, ajoute-t-il, « Lorsque des terroristes sunnites s’en prennent à des shiites et vice-versa, les non-musulmans ont moins de chance d’être blessés. La guerre civile en Irak, en bref, serait une catastrophe humanitaire mais pas stratégique  » (New York Sun, 28 février 2006).


La différence entre le discours israélien de Perle, Feith et Wurmser et leur discours américain trouve son explication dans le document israélien lui-même, qui recommande à Netanyahou de présenter les actions israéliennes « dans un langage familier aux Américains, en puisant dans les thèmes chers aux administrations américaines durant la Guerre froide, qui s’appliqueront bien à Israël . » Le gouvernement de Netanyahou devrait « promouvoir les valeurs et les traditions occidentales. Une telle approche [...] sera bien reçue aux États-Unis . » Les valeurs morales ne sont donc évoquées qu’à titre utilitaire pour mobiliser les États-Unis. Enfin, tandis que les auteurs du rapport israélien insistent sur l’importance de gagner la sympathie et le soutien des États-Unis, ils affirment en même temps qu’un des buts ultimes de leur stratégie est de libérer Israël des pressions et de l’influence des États-Unis : « Une telle auto-suffisance apportera à Israël une plus grande liberté d’action et supprimera un levier important de pression utilisé [par les Etats-Unis] dans le passé . »


Faire passer la menace contre Israël pour une menace contre les États-Unis permit de faire mener la guerre d’Israël par les États-Unis. Dans leur livre An End to Evil (2003), Richard Perle et David Frum s’emploient à faire intérioriser par les Américains les peurs des Israéliens, par exemple lorsqu’ils clament l’urgence de « mettre fin à ce mal avant qu’il ne tue à nouveau à une échelle génocidaire. Il n’y a pas de voie médiane pour les Américains : c’est la victoire ou l’holocauste . » Mais il est impossible à quiconque d’être constamment hypocrite, et il arrive à tout néoconservateur de livrer imprudemment sa pensée en public. C’est ce qui est arrivé à Philip Zelikow, Councelor de Condoleezza Rice et directeur exécutif de la Commission sur le 11-Septembre, lorsqu’il lâcha au sujet de la menace irakienne durant une conférence à l’Université de Virginie le 10 septembre 2002 : « Pourquoi l’Irak attaquerait-il l’Amérique ou utiliserait-il des armes nuclaires contre nous ? Je vais vous dire ce qui est, à mon avis, la véritable menace, et qui l’a été depuis 1990 : c’est la menace contre Israël. C’est la menace qui n’ose pas dire son nom, parce que les Européens ne ne préoccupent pas beaucoup de cette menace, je vous le dis franchement. Et le gouvernement américain ne veut pas trop s’appuyer sur elle rhétoriquement, parce que ce n’est pas un thème vendeur . » Tout est dit : il faut entraîner les États-Unis à faire la guerre aux ennemis d’Israël, et pour cela convaincre les Américains que les ennemis d’Israël sont leurs ennemis.


De surcroît, il faut que les Américains croient que ces ennemis détestent leur pays pour ce qu’il incarne (la démocratie, la liberté, etc.), et non en raison de son soutien à Israël, alors que telle est bien en réalité la principale cause du ressentiment contre l’Amérique dans le monde musulman. Les signataires d’une lettre du PNAC adressée au président Bush le 3 avril 2002 (incluant William Kristol, Richard Perle, Daniel Pipes, Norman Podhoretz, Robert Kagan, James Woolsey) iront jusqu’à prétendre que le monde arabe hait Israël parce qu’elle est l’amie des États-Unis, plutôt que l’inverse : « Personne ne devrait douter que les États-Unis et Israël ont un ennemi en commun. Nos deux pays sont la cible de que vous avez nommé à juste titre un ‘Axe du Mal’. Israël est visé en partie parce qu’il est notre ami, et en partie parce c’est une île de liberté et de principes démocratiques — des principes américains — dans un océan de tyrannie, d’intolérance et de haine . » En réalité, il est bien connu que l’Amérique n’avait aucun ennemi au Moyen Orient avant son alliance avec Israël à la fin des années 60. Le 21 septembre 2001, le New York Post publia un éditorial de Netanyahou propageant la même falsification historique : « Aujourd’hui, nous sommes tous Américains […] Pour les Ben Laden du monde entier, Israël n’est qu’une attraction secondaire. La cible est l’Amérique . » Trois jours plus tard, c’est The New Republic qui titrait, au nom des Américains : « We are all Israelis now. » La propagande post-11-Septembre a créé une relation émotionnellement fusionnelle. À tort, les Américains ont vécu le 11-Septembre comme l’expression d’une haine à leur égard de la part du monde arabe, et en ont éprouvé une sympathie immédiate pour Israël, que les néoconservateurs exploitent sans relâche, comme Paul Wolfowitz déclarant le 11 avril 2002 : « Depuis le 11-Septembre, nous autres Américains avons une chose en commun avec les Israéliens. En ce jour l’Amérique fut frappée par des attentats-suicides. À ce moment-là, chaque Américain comprit ce que signifiait vivre à Jérusalem, ou Netanya ou Haïfa. Et depuis le 11-Septembre, les Américains savent maintenant pourquoi nous devons nous battre et gagner la guerre contre le terrorisme . »


L’un des objectifs est de faire passer, aux yeux des Américains, l’oppression des Palestiniens pour une lutte contre le terrorisme islamique. Comme le dit Robert Jensen dans le documentaire Peace, Propaganda and the Promised Land de Sut Jhally et Bathsheba Ratzkoff (2004) : « Depuis l’attentat du 11-Septembre contre les États-Unis, la stratégie de communication d’Israël a été de présenter toute action palestinienne, violente ou non, comme du terrorisme. Dans la mesure où ils y sont parvenus, ils ont relooké leur occupation militaire illégale comme faisant partie de la guerre de l’Amérique contre le terrorisme . » Le 4 décembre 2004, le premier ministre Ariel Sharon justifia sa brutalité contre les habitants de la Bande de Gaza en prétendant qu’Al-Qaïda y avait établi une base. Mais le 6 décembre, le chef de la Sécurité Palestinienne Rashid Abu Shbak livre dans une conférence de presse les traces téléphoniques et bancaires qui prouvent que les services secrets d’Israël ont eux-mêmes tenté de créer de fausses cellules Al-Qaïda dans la Bande de Gaza, en y recrutant des Palestiniens au nom de Ben Laden. Les recrues avaient reçu de l’argent et des armes (défectueuses) et, après cinq mois d’endoctrinement, furent chargées de revendiquer un prochain attentat en Israël au nom de « the al-Qaeda group of Gaza ». Les services israéliens prévoyaient, semble-t-il, de monter un attentat (vrai ou faux) contre leur propre population et de le faire revendiquer par leur fausse cellule Al-Qaïda, afin de justifier des représailles. 


En avril 2003, un rapport intitulé Israeli Communications Priorities 2003, commandé à l’agence de communication Luntz Research Companies & the Israel Project par la Wexler Foundation, organisme sioniste spécialisé dans les échanges culturels, offre des recommandations linguistiques visant à « intégrer et mobiliser l’histoire et les communications pour le bénéfice d’Israël  » auprès de l’opinion américaine. Il est conseillé par exemple de continuer à évoquer aussi souvent que possible « Saddam Hussein », qui sont à la fois « les deux mots qui relient Israël à l’Amérique » et « deux des mots les plus haïs dans la langue américaine en ce moment . » « Dutant une année — une ANNÉE ENTIÈRE — vous devriez invoquer le nom de Saddam Hussein et comment Israël soutenait déjà l’effort américain pour débarrasser le monde de ce dictateur implitoyable et pour libérer son peuple . » Le rapport suggère en outre d’établir de manière répétée un parallèle entre Saddam Hussein et Yasser Arafat. Sophistication suprême : Michael Ledeen conteste dans son livre The War Against the Terror Masters (2003) l’idée commune que la paix en Palestine est la condition de la paix au Moyen Orient. C’est le contraire : « Si nous détruisons les maîtres de la terreur à Baghdad, Damas, Téhéran et Riyadh, nous aurons peut-être une chance de négocier une paix durable [en Palestine] . »

"Richard Perle is a traitor. There's no other way to put it," affirmait le journaliste Seymour Hersh dans The New Yorker (17 mars 2003), en évoquant ses mensonges flagrants sur l’Irak (Perle répondit sur CNN que Hersh "is the closest thing American journalism has to a terrorist"). En 1970, une écoute du FBI l’avait surpris transmettant à l’ambassade d’Israël des informations classifiées obtenues du membre du NSC Hal Sonnenfeldt. Perle travailla pour la firme d’armement israélienne Soltam, avant de conseiller le premier ministre israélien. Perle passe ses vacances dans sa villa de Gordes, dans le Lubéron.

Interrogé le jour même des attentats du 11-Septembre par James Bennet pour le New York Times, Benjamin Netanyahou laisse échapper : « C’est très bon. […] Ça va générer une sympathie immédiate, […] renforcer le lien entre nos deux peuples . » il confirma 8 ans plus tard, devant une audience à l'Université Bar-Ilan : « Nous profitons d’une chose, c’est l’attaque sur les Tours jumelles et le Pentagone, et la lutte américaine en Irak, »  ajoutant que ces événements « ont fait basculer l’opinion publique américaine en notre faveur  » (Ma'ariv, 17 avril 2008).

Andrew Cockburn rapporte dans son livre sur Rumsfeld (2007) une conversation entre les deux George Bush : 
— C’est quoi un néoconservateur ? demande junior.
— Tu veux des noms, ou une description ?
— Description.
— Eh bien, je te la donne en un mot : Israël .

Nombreux sont les hommes politiques qui trouvent la relation amoureuse entre les États-Unis et Israël excessivement fusionnelle, mais peu se risquent à le dire. Fondé sur la rétribution financière des élus qui promettent un soutien inconditionnel à Israël contre ses ennemis, le système tend à promouvoir l’ascension des politiciens les plus enclins à se vendre au plus offrant. L’ancien maire de New York Rudolf Guliani, né d’une famille mafieuse, rentre certainement dans cette catégorie.

Trois des Palestiniens manipulés par Israël pour former une cellule Al-Qaïda chargée de revendiquer un attentat en Israël.

Le double langage est caractéristique d’Israël, selon l’expérience amère du président Jimmy Carter, auteur de Palestine : Peace not Apartheid (2006) : « Le problème dominant est que, pendant plus d’un quart de siècle, les actions de certains leaders israéliens ont été en conflit direct avec les politiques officielles des États-Unis, de la communauté internationale, et de leurs propres accords négociés . »

50 ANS D'ETAT PROFOND

de l'assassinat de Kennedy au 11-Septembre

(comparaison et perspective)  

​

​"Une pilule rouge pour Forrest Gump"​ â€‹â€‹ 

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